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Communiqué de presse, le 4 août 2009
Nature & Progrès s’étonne qu’une étude relative à l’alimentation issue de l’agricultrue biologique omette de tenir compte de la teneur en résidus de pesticides chimiques de synthèse et autres polluants présents dans les aliments pour affirmer de tels propos et déplore le caractère simpliste de l’interprétation.
Pourquoi la qualité nutritionnelle est-elle mesurée seulement en fonction des apports des aliments en calcium, en fer et en vitamine C ? Comment ont été sélectionnées les 162 études alors qu’il en existe bien d’autres qui mesurent aussi les protéines, le phosphore, les anti-oxydants, etc ?
Pour entreprendre une comparaison du potentiel nutritionnel des aliments et leur action sur la santé, le facteur résidus de polluants est incontournable. L’ingestion de pesticides, même à l’état de traces, empêche la bonne assimilation des nutriments en agissant comme des anti-nutriments [1]. Ce qui veut dire que, même dans l’hypothèse où les produits conventionnels contiendraient autant de nutriments que les produits bio, la présence de résidus phytosanitaires empêche leur bonne assimilation.
Il existe des études qui démontrent que les produits bio possèdent des avantages nutritionnels de taille. N’oublions pas que la qualité nutritionnelle d’un aliment ne se mesure pas uniquement en terme de quantité, comme l’insinue cette étude, mais aussi en termes de qualité et de diversité.
Certaines études confirment que certains produits bio ne contiennent pas nécessairement plus de protéines mais elles indiquent aussi que celles-ci sont de meilleure qualité et que l’équilibre entre les différents nutriments y est supérieur. Par ailleurs, il est maintenant démontré, que les produits bio contiennent une quantité plus élevée d’antioxydants (polyphénol [2], caroténoïdes, flavonoïdes, etc) aux vertus immunostimulantes, anticancéreuses [3] et antidépressives.
Déjà en 1990, l’OMS publiait un rapport [4] très complet sur l’ensemble des études épidémiologiques réalisées dans le monde sur les effets des pesticides sur la santé et épinglait des cas de maladies osseuses, de cancers, de malformations à la naissance, de maladies de peau, de dégradations des systèmes nerveux et immunitaires…
Les premières victimes de l’utilisation des produits chimiques dans l’agriculture sont les agriculteurs. Pour Nature & Progrès, ce seul constat imposerait déjà la conversion totale vers l’agriculture biologique.
Par ailleurs, l’impact de l’utilisation des produits phytosanitaires sur l’environnement est plus que préoccupant car ses produits contaminent notamment les nappes phréatiques et se retrouvent dans nos verres d’eau…
En conclusion, Nature & Progrès s’interroge vraiment sur le bienfondé de telles études et sur leur pertinence. Nous devrions tous nous réjouir de l’existence de l’agriculture biologique qui :
· Procure une alimentation de qualité au moins équivalente à l’agriculture conventionnelle mais sans recourir aux produits chimiques de synthèse
· Assure la santé et une plus grande indépendance du monde agricole
· Améliore notre environnement en respectant la biodiversité, sauvage et cultivée
· Rencontre les attentes du grand public qui réclame une alimentation sans pesticides ou produits phytosanitaires de synthèse.
Francis Giot
Président de Nature & Progrès Belgique
[1] Etudes du Dr Béliveau, oncologue, professeur à l’Université du Québec à Montréal
[2] Etude comparée sur les polyphénols par Marie-Joséphine Amiot-Carlin, directrice de recherche à l’Institut national de recherche agronomique de Marseille, lors du FAV Health 2005, symposium international sur l’effet santé des fruits et légumes
[3] Etude sur les vitamines C et les polyphénols par la chercheuse Marie Olsson, de l’Université suédoise des Sciences Agronomiques
[4] Rapport OMS : http://whqlibdoc.who.int/publications/1990/9241561394.pdf
Lettre d'information du MDRGF
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Etude anglaise comparant aliments Bios et non Bios
les révélations du MDRGF reprises dans la presse ! En plus des 2 articles ci dessous, les révélations du MDRGF ont
aussi déjà été reprises par France Info et Europe 1...
Le bio c'est bon pour l'environnement et peut-être aussi pour la santé
http://www.afp.com
le site de l'AFP
http://www.afp.com
Qui veut: la peau du bio ?
http://www.lepoint.fr
en compost. Publiée la semaine dernière dans l'American journal of Clinical Nutrition par une équipe de chercheurs britanniques, elle dégomme l'idée que manger des produits estampillés bio est meilleur pour la santé. Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques ont passé au tamis 52 471 articles écrits sur le sujet en un demi-siècle. Aucun avantage supplémentaire, que ce soit en apports de calcium de fer ou de vitamine C. Sauf que ladite étude pèche un peu. Déjà parce qu'elle ne prend pas en compte le les résidus de pesticides que l'on retrouve dans la moitié des fruits et légumes cultivé en intensif, ce qui change sensiblement la donne. Et puis, il y a cette-bizarrerie, pointée par la Fédération nationale de l'agriculture biologique (FNAB) et le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) : le rapport remis par les mêmes chercheurs à l'Agence britannique des normes alimentaires débouche sur des conclusions opposées à celles de l'étude publiée dans la revue scientifique. D'après ce pavé de 209 pages, les fruits, légumes et céréales bio contiennent plus de magnésium, de zinc et de composés phénoliques aux vertus antioxydantes que les cultures industrielles _ «D'un côté vous avez un rapport qui repose sur l'analyse de 162études, de l’autre une publication expurgée de 87d'entre elles, soit plus de la moitié, sur des motifs arbitraires», dénonce François Veillerette, le porte-parole du MDRGF.
La seule façon de clore le débat une bonne fois pour toute serait de lancer une grande étude épidémiologique comparant la santé des consommateurs qui n’achètent que des produits garantis sans pesticides à celle des autres. « C’est ce que nous réclamons en vain depuis des années » peste Dominique Marion, le président de la FNAB. En attendant, les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à se convertir au bio. On en compte désormais 13 800, 15% de plus que l'année dernière.
Christophe LABBE et Olivia RECASSENS.
Le Point 6 aout 2009