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Les humeurs, les rumeurs, les coups de cœur, les coups de gueule, et puis les amitiés de la rue et de plus loin, de la journée, de l'air du temps...un peu de tout, un peu de rien, mais toujours à gauche.

L'agneau qui ne voulait pas être un mouton

http://goudouly.over-blog.com/article--l-agneau-qui-ne-voulait-pas-etre-un-mouton-55351925.html

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L'agneau qui ne voulait pas être un mouton
Didier Jean & Zad

Piqué sur le site de A lire au pays des merveilles

 

Depuis toujours, les moutons se font dévorer par le loup. Tout le monde est d'accord là-dessus. Alors quand le loup a emporté le mouton malade, on n'a rien dit parce qu'on n'était pas malade. Quand le loup s'est attaqué au mouton noir, on n'a rien dit parce qu'on n'était pas noir. Mais quand le loup a englouti le bélier, on s'est dit que notre tour allait bientôt arriver...

- Editions Syros -


Réédition en format souple de cet album édité en partenariat avec Amnesty International.

Un album extraordinaire que celui-ci. Sur une thématique fondamentale mais difficile, il parvient avec force et clarté, sans niaiserie ni faciles simplifications de bon ton, à porter le message aux plus jeunes tout en leur offrant un bel album qui allie le plaisir du texte et de l'image.

Le récit démontre que la loi du plus fort, ou celle de la majorité, n'est pas la meilleure et que l'union fait la force. Il montre aussi qu'il est nécessaire de réfléchir et d'agir face aux événements, qu'il ne faut pas croire tous les beaux discours.

Voici l'histoire : un loup s'en prend à un troupeau de moutons sans que ceux-ci réagissent, se trouvant des bonnes raisons de ne rien changer à leur situation et ne pas se sentir concernés : l'habitude et la résignation, les premières victimes considérées comme marginales, statut confirmé par le meneur. Le loup dévore donc un mouton malade, un mouton au pelage sombre, un mouton à trois pattes... L'inquiètude gagne lorsqu'il prend une brebis et ses petits, mais le bélier rassure ( ! ) en affirmant que " le loup n'emporte que les plus faibles ". Il faudra que ce bélier soit à son tour dévoré pour que le troupeau panique...sans agir, jusqu'à ce qu'un agneau rassemble les moutons contre leur ennemi. Ils élaborent alors ensemble un piège qui les débarasse du prédateur.

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Je suis véritablement impressionnée par cet album, par la richesse de son discours, par la puissance suggessive de ses illustrations, par son intelligence si parfaitement adaptée à son lectorat.

Les petits écoutent une histoire de loup, ils adorent ça. Nouvellement scolarisés, ils s'intéressent à la vie en groupe, ses dynamiques, et l'expérimente. L'histoire de ce troupeau entre en résonnance tout en captant habilement l'intérêt : il fait un peu peur ce livre avec son gros loup noir, et il fait rire aussi ce livre avec les grimaces de l'agneau qui attire le loup dans le piège.

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Et il fait parler ce livre, beaucoup, parce qu'il raconte une histoire vraie. Du pourquoi, de la différence, des autres.  Qu'importe que ces jeunes lecteurs ne comprennent pas toutes les subtilités de la fable, de la réflexion, de la morale, qu'ils ne connaissent pas encore les mots citoyen, solidarité, responsabilité. La réussite de cet album est justement dans la pertinence de son approche qui se passe d'explications au profit de la narration et de la discussion.

Je n'ai pas pour habitude de donner une touche trop personnelle à mes chroniques littéraires, mais là, je répète : BRAVO

Le site des auteurs : www.didierjean-zad.com

Le texte de l'épilogue à destination des adultes :

" Quand ils sont venus chercher les juifs

je n'ai rien dit car je n'étais pas juif.

Quand ils sont venus chercher les communistes

je n'ai rien dit car je n'étais pas communiste.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes

je n'ai rien dit car je n'étais pas syndicaliste.

Quand ils sont venus chercher les catholiques

je n'ai rien dit car je n'étais pas catholique.

Et quand ils sont venus me chercher

il n'existait plus personne qui aurait voulu ou pu protester..."

Texte attribué suivant les sources au pasteur Martin Niemoeller ou à Louis Needermeyer.

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