Les humeurs, les rumeurs, les coups de cœur, les coups de gueule, et puis les amitiés de la rue et de plus loin, de la journée, de l'air du temps...un peu de tout, un peu de rien, mais toujours à gauche.
L’espoir se meurt à petit feu, nous simple peuple, petit peuple de gauche, ne sommes que très peu entendu.
« Puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple »
Je ne peux m’empêcher de penser à la phrase de Bertolt Brecht en voyant l’inconscience des différents partis de gauche, ceux vraiment de gauche, qui font tout pour saborder un front de gauche large.
Et pourtant l’entente de cette myriade de partis de gauche, sur la base du « non » au référendum de 2005, est plus que souhaitable, elle est désirée.
Mais alors qu’est-il sorti de cet épisode du référendum si enthousiasmant sur le moment et rempli de déceptions quelques mois après ?
Rien de bien bon.
Chacun a cru utile de montrer qu’il avait porté loin et fort ce vote du « non », que c’était grâce à lui que le « non » s’est imposé, que sans lui rien n'aurait été possible, que, que…, pour finalement demander à être le leader de cette gauche. Voir déjà le triste spectacle des dernières présidentielles.
Quel constat ?
Le parti communiste n’existe plus, ou presque plus, que par ses élus, complètement engoncé dans ses accords avec le parti socialiste.
La LCR vient de se transformer en NPA qui veut faire cavalier seul, convaincu qu’il va ramasser la mise sur les cendres du PCF, avec l’aide de la droite d’ailleurs. (Par ailleurs cela n’a jamais gêné les trotskistes de faire élire un candidat opposé plutôt que quelqu’un de son propre camp avec qui il peut y avoir des désaccords à la marge ou pas). Le NPA vient d'exclure sa minorité, ce qui n'annonce rien de bon.
Le nouveau parti de gauche « le PG » se cherche dans une stratégie qui n’est pas encore clairement définie, mais a le mérite de clarifier la donne du côté du PS. Du moins espérons le !
La myriade de petits partis, issus des comités collectifs ou pas, ne peut que suivre et montrer parfois des dents sans faire peur à personne.
Attac a disparu de la scène nationale et ne joue plus aucun rôle.
Lutte ouvrière partira quoiqu’il en soit seule, puisque c’est la route tracée par tous ceux qui sont convaincus d’avoir raison contre tous…quitte à être isolé.
Enfin Bové a vendu son âme pour une platée de lentilles en décidant de partir avec des Verts tendance libérale.
Il ne manquerait pas grand-chose pour que tout cela se rassemble.
Car l’équation est simple.
Si le front de gauche part sans le NPA, le NPA fera un score honorable (10 – 12 %) et celui-ci gonflera les pectoraux. Mais rien ne sera réglé au niveau national et la droite pourra continuer à caracoler et alignera son train de mesure anti sociale.
Dans ce schéma les Verts hétéroclites feront un score convenable (6 – 8 %) et expliqueront que leur stratégie est la meilleure.
Dans cette configuration il n’est question que de pari sur l’avenir et sur la survie d’appareils.
Si par contre l’entente se fait entre le front de gauche et le NPA, un vent d’espoir soufflera sur nos têtes et le résultat sera autre chose qu’honorable (15 – 20%). Il est même probable que ce front uni dépasse le PS et taquine sérieusement la droite.
Les Verts auront alors qu’une très faible audience (2 – 4 %).
Cette configuration envisage l’avenir et considère la politique au service des populations, au service de la France pour une autre orientation.
Regardons objectivement qui a intérêt à ce que le Front de Gauche ne réussisse pas : la droite, le PS, LO, le NPA, les Verts.
Qui objectivement à intérêt à ce que ce front existe : le PCF pour survivre, mais sans s’inféoder du PS (il y a distorsion entre la volonté militante et l’attente de l’électorat communiste et le désirs des élus et enfin celui du maintien de l’appareil politique), et le Parti de Gauche qui a besoin d’apparaître.
Les stratégies sont très différentes d’un parti à un autre, mais les alliances objectives existent réellement pour faire capoter un espoir à gauche.
Malgré ce qui est annoncé en filigrane par les organisations politiques, l’objectif n’est pas sur la ligne de la forte mobilisation qu’il y a eu le 29 janvier 2009 en France ,à l’appel des syndicats, pour faire obstacle à la politique outrancière du gouvernement libéral, elle n’est pas non plus sur l’espoir qu’a créé le vote « non » au référendum de 2005.
L’objectif des appareils est uniquement une stratégie de boutique, l’objectif est orienté vers l’après Européenne : qui sera la plus gros, le plus grand, le plus con, pour diriger la gauche.
Devant ce constat que faire ?
Secouer les militants de ces différents partis pour qu’ils se réveillent, pour qu’ils poussent leurs états major à nous retrouver, nous le peuple de gauche, pour que l’espoir revienne, pour que cette société change vraiment. Parce qu’un autre monde est possible, par ce que le libéralisme est dépassé, et qu’il ne faut pas rater ce train encore une fois.
Dire haut et fort que nous voulons une unité retrouvée, que cela n’empêche pas les divergences.
Dire que ces stratégies d’appareils nous dépassent.
Dire que nous ne voulons plus être déçu.
Dire que nous avons déjà perdu beaucoup de temps lors des dernières présidentielles, et qu’il est l’heure de préparer l’avenir ensemble, même si tout n’est pas parfait.
Dire que nous espérons et que la déception sera grande si le désordre continue.
Dire que le combat est plus facile quand nous y allons ensemble.
Ne nous décevez pas. Gonflez nous le coeur. Faites nous pleurer de joie.
Faites nous rêver.
Dominique Mourlane