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12 avril 2008 6 12 /04 /avril /2008 03:39

Ecologica

Mot de l'éditeur
Cet ouvrage, qu'André Gorz a conçu avant sa disparition en septembre 2007, réunit sept textes et articles parus entre 1975 et 2007.

Que nous sommes, écrit André Gorz, dominés dans notre travail, c'est une évidence depuis cent soixante-dix ans. Mais non que nous sommes dominés dans nos besoins et nos désirs, nos pensées et l'image que nous avons de nous-mêmes. C'est par lui, par la critique du modèle de consommation opulent que je suis devenu écologiste avant la lettre. Mon point de départ a été un article paru dans un hebdoma­daire américain vers 1954. Il expliquait que la valorisation des capa­cités de production américaines exigeait que la consommation croisse de 50 % au moins dans les huit années à venir, mais que les gens étaient bien incapables de définir de quoi seraient faits leur 50 % de consommation supplémentaire.

En partant de la critique du capitalisme, on arrive donc imman­quablement à l'écologie politique qui, avec son indispensable théorie critique des besoins, conduit en retour à approfondir et radicaliser encore la critique du capitalisme. Je ne dirais donc pas qu'il y a une morale de l'écologie, mais plutôt que l'exigence éthique d'émancipation du sujet implique la critique théorique et pratique du capitalisme, de laquelle l'écologie politique est une dimension essentielle.

Né à Vienne en 1923, émigré en Suisse en 1939, André Gorz s est par la suite installé en France où il a été l'un des concepteurs les plus actifs des Temps Modernes et l'un des fondateurs du Nouvel Observateur. Révélé et soutenu par Sartre, son travail tient autant de la philosophie que de la critique sociale. Pionnier de la réflexion écologique, c'est dès les années 1970 qu'il analyse les liens entre émancipation des individus et critique radicale du productivisme et du consumérisme, inscrivant l'écologie politi­que en dépassement du marxisme. Il est l'auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels, aux éditions Galilée, Misères du présent, richesse du possible (1997), L'Immatériel (2003) et Lettre à D. (2006).


Extrait du livre :

L'écologie politique, une éthique de la libération

Depuis la parution du roman autobiographique Le Traître, préfacé par Sartre, jusqu'à l'écologie politi­que, quelles ont été les rencontres et les influences importantes pour vous ?

Quelles ont été dans ma vie les grandes rencontres et influences ? Il y a eu Sartre, bien sûr, dont l'oeuvre, à partir de 1943, a été formatrice pour moi pendant vingt ans. Il y a eu Illich qui, à partir de 1971, m'a donné à réfléchir pendant cinq ans. Mais les influences les plus importantes ne sont pas nécessairement celles des personnes importantes. Jean-Marie Vincent, qui a relativement peu publié, m'a initié au Marx des Grundisse dès 1959. Il m'a fait rencontrer des théoriciens italiens qui m'en ont fait connaître d'autres. Dans les années 1990, avec sa revue Futur Antérieur, il m'a convaincu qu'il me fallait réviser certaines de mes idées. Il y a deux ans, à la suite d'un entretien sur L'Immatériel pour un journal allemand, j'ai rencontré un hacker, Stefen Meretz, cofondateur d'Oekonux, qui explore avec une admirable honnêteté la difficulté qu'il y a à sortir du capitalisme par la pratique, la manière de vivre, de désirer, de penser.

 

Fiche détaillée "Ecologica"
Auteur André Gorz
Editeur Galilee
Date de parution       
janvier 2008
Collection Debats
ISBN 2718607572



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