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  • : Le blog de la rue Goudouly
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En campagne

15 octobre 2006 7 15 /10 /octobre /2006 21:56
- En racourci voici les dates principales de la vie de Vincent Van Gogh -

1853 : Naissance à Groot-Zundert, dans le sud de la Hollande
1857 : Naissance de son frère Théo
1869 : Vincent est engagé par la société Goupil & Co
1872 : Début de sa correspondance avec Théo, qui dura toute leur vie
1876 : Renvoyé de chez Goupil pour négligence, il part enseigner en Angleterre
1877 : Il retourne à Amsterdam pour préparer son entrée au Séminaire
1880 : Après une dépression, il décide de se consacrer à l'art
1882 : Crise de gonorrhée, il est hospitalisé à La Haye
1885 : Son père meurt d'une crise cardiaque
1888 : Rencontre avec Gauguin, relations tendues
1889 : Vincent entre à l'asile de Saint-Rémy
1890 : Il se tire une balle dans la poitrine et meurt le 29 juillet.



Vincent Willem Van Gogh naît le 30 mars 1853 au presbytère parental de Groot-Zundert, village du Brabant septentrional (Pays-Bas).
Il est, après la naissance d'un garçon mort-né du même prénom, un an auparavant jour pour jour, l'aîné des six enfants de Théodorus Van Gogh (1822-1885) et de sa femme Anna Cornelia Carbentus (1819-1907).
L'un de ses oncles était associé à la plus grande entreprise de ventes de tableaux sur le marché international, la Goupil & Cie. Il est engagé comme employé à la galerie de la Haye, puis trois ans plus tard, il travaille pour celle de Londres et enfin celle de Paris. Il a pu être ainsi, en six ans en contact avec l'art des plus grands maîtres. Son manque d'intérêt pour le commerce et son absence de sens pour les affaires entraîne son licenciement. Il accepte ensuite de petits métiers dans la banlieue de Londres lui permettant de laisser libre cours à son prosélytisme.




Autoportrait
Paris, Musée d'Orsay
1887

 
Il revient chez ses parents au début de 1876. Peu à peu, l'idée d'une vocation spirituelle, comme celle de ses ancêtres, prend forme dans son esprit, et son père Theodorus Van Gogh devient son grand modèle.

 Au printemps 1877, Vincent se rend à Amsterdam pour se préparer aux études de théologie. Il se plonge dans les études des langues mortes, des cours de mathématiques, essayant de combler toutes les lacunes causées par ces années d'errance.
Mais Vincent interrompt ses préparations et ne se présente même pas au concours d'entrée. Son incapacité à se fixer quelque part et son agitation perpétuelle ne faisaient qu'empirer. Finalement, le conseil de famille décide que Vincent devait essayer de devenir prédicateur laïque. Il obtient ainsi en 1879 une mission évangéliste dans le bassin minier du Borinage, en Belgique. Le contact avec la misère humaine le métamorphose, un esprit éclairé, sans illusions, s'annonce et en lui naît l'idée d'exalter la condition des plus humbles à travers une création artistique.
Après plusieurs mois de silence, Van Gogh reprend contact avec son frère. En juillet 1880, il lui envoie du Borinage une lettre qui marque le début d'une série d'auto-analyses lucides. Il se distancie de plus en plus de ses activités au service des autres. 
 

En comprenant les messages de la foi de façon plus abstraite, en les élevant au niveau de conceptions générales du monde, un nouvel accès à l'art s'ouvrait à lui. Le terme clé de son naturel artistique apparaît dans le terme "mélancolie active". En se consacrant à la peinture, Van Gogh ne désirait pas seulement agir pour les hommes mais voulait que son intervention soit reconnue. Car jusqu'alors, il était un " inactif contre son gré ; un tel homme ne sait parfois pas lui-même ce qu'il serait capable de faire, mais il le sent d'instinct : je suis tout de même bon à quelque chose, je peux justifier mon existence !".

En octobre 1880, Van Gogh se rend à Bruxelles pour entamer une formation artistique assez désordonnée. Il reprend rapidement des études autodidactes remplaçant ainsi la formation académique. Il  s'entraîne tout d'abord en copiant divers peintres puis il se lance dans la production de nombreux dessins et peintures décrivant des scènes de la vie paysannes, comme les Mangeurs de pommes de terre.  




Les Mangeurs de pommes de terre
Nuenen, avril 1885
Otterlo
Rijksmuseum Kröller-Müller



Il rejoint son frère Théo, employé à la galerie Goupil, dans un Paris en pleine effervescence artistique. Pendant deux ans, sa soif d'apprendre le conduit dans tous les musées et expositions. Il rencontre de jeunes artistes comme Pissaro et Gauguin et s'inspire d'un nouveau mouvement : le néo-impressionnisme dont la technique picturale est basée sur le pointillisme ( ou divisionnisme ).





Autoportrait en chapeau de feutre
Paris, hiver 1886 - 1887
Amesterdam
Stedelijk Museum


Agostina Segatori au café du Tambourin
Paris, février - mars 1887
Amsterdam
Rijksmuseum Vincent van Gogh
Fondation Vincent van Gogh

 



Le Moulin de la Galette
Paris, automne 1886
Otterlo
Rijksmuseum Kröller - Müller







Le Bute - fin : Le Moulin de la Galette
Paris, mars 1887
Pittsburgh
Museum of Art
Carnegerie Institute






Le Terrasse au jardin du Luxembourg
Paris, juin - juillet 1886
Williamstown (Mass.)
Sterling and Francine Clark Art Institute


En février 1888, il part à Arles. En Provence, tout l'émerveille, le soleil, les vergers en fleurs, les belles arlésiennes. Il travaille beaucoup, avec l'aide financière de Théo, qui lui envoie des tubes de peintures et des toiles.
Chaque matin, il quitte son logis, lourdement chargé et circule inlassablement dans la région, à la recherche de motifs et produit un chef d'œuvre après l'autre. " C'est l'émotion, la sincérité du sentiment naturel qui guide notre main, et lorsque cette émotion est parfois si forte que l'on travaille sans remarquer que l'on travaille, lorsque, quelquefois, les coups de pinceau viennent et s'enchaînent, comme les mots dans une conversation ou dans une lettre, il ne faut pas oublier qu'il n'en a pas toujours été ainsi et qu'à l'avenir aussi, il y aura beaucoup de jours décourageants sans la moindre inspiration."
Ces phrases extraites de la lettre 504 semblent prophétiques vu l'effondrement qui se produira à la fin de cette année.



Pêcher en fleurs
(Souvenir de Mauve)
Arles, mars 1888
Otterlo
Rijksmuseum Kröller - Müller






Allée près d'Arles
Arles, mai 1988
Kiel
Fondation Pommern





Branche fleurie d'amandier dans un verre
Arles, début mars 1888
Amsterdam
Rijksmuseum Vincent van Gogh
Fondation Vincent van Gogh





Le Pont de Langlois à Arles
aux lavandières
Arles, mars 1888
Otterlo
Rijksmuseum Kröller - Müller







Le Pont de Langlois à Arles,
avec dame au parapluie
Arles, mai 1888
Cologne
Wallraf - Richard - Museum






Barques de pêche près des Saintes-Maries
Arles, début juin 1888
Amsterdam
Rijksmuseum Vincent van Gogh
Fondation Vincent van Gogh





Vue des Saintes-Maries
Arles, juin 1888
Otterlo
Rijksmuseum Kröller - Müller






Mas blancs aux Saintes-Maries
Arles, début juin 1888
Zurich
Kunsthaus Zürich (prêt)




Ruelle aux Saintes-Maries
Arles, début juin 1888
collection privée

Son ami Gauguin le rejoint. Il peint Vincent en plein travail sur un des tableaux de la série Les Tournesols.



Van Gogh peignant des tournesols
Paul Gauguin
1888
Collection privée




Trois Tournesols dans un vase
Arles, août 1888
Etats-Unis
collection privée






Douze Tournesols dans un vase
Arles, août 1888
Munich
Bayerische Staatgemäldesammlungen
Neue Pinakothek






Quatorze Tournesols dans un vase
Arles, août 1888
Londres
National Gallery




Saules têtards au coucher de soleil
Arles, automne 1888
Otterlo
Rijksmuseum Kröller - Müller


En dépit de leur amitié, les disputes incessantes aboutissent, le 23 décembre à la crise de Vincent qui menace son ami avec un rasoir à main. Il finit par se trancher une oreille qu'il met dans une enveloppe avant de l'offrir à une prostituée.



Autoportrait à l'oreille bandée
Arles, janvier 1889
Londres
Courtauld Institute Galleries






Il est évident que l'arrivée de Gauguin à Arles a joué un rôle important dans l'effondrement psychologique de Van Gogh. Deux personnalités se sont heurtées et se sont livrées des combats très rudes. A travers Gauguin, son génie artistique est plus que remis en question. Il œuvre jusqu'à l'anéantissement psychique et physique. Victime de délires paranoïaques, il est sujet à de violentes  crises. Une requête des habitants d'Arles parvient aux autorités, leur demandant d'interner Vincent parce qu'il constitue un "danger pour la communauté". 
 




L'hôpital d'Arles
Arles, avril 1889
Winterthur
collection Oskar Reinhart




Autoportrait
Saint-Rémy, septembre 1889
Paris
Musée d'Orsay



A la fin du mois de février, Van Gogh est interné. Pleinement conscient, il se voit enfermé ; on ne lui accorde ni livres, ni peinture, ni même sa pipe. En mai 1990, il entre de son plein gré à l'hôpital psychiatrique de Saint-Rémy-de-Provence.




Champ de blé avec Cyprés
Saint-Rémy, fin juin 1889
Zurich
collection privée




Le Surveillant en chef Trabuc de l'Hospice Saint-Paul
Saint-Rémy, septembre 1889
Solothurn
Kunstmuseum Solothurn
Fondation Dübi - Müller


Dans l'atmosphère oppressante et mélancolique des vieux murs, le peintre se concentre entièrement sur son soi-même et les forces psychiques qui l'envoûtent. Elles agissent sur lui dans la mesure où il peut s'en rendre maître dans ses tableaux. Van Gogh contemple son univers intérieur, il ne connaît ni diversions, ni contacts humains et il a naturellement renoncé à ses anciens "poisons". Son assiduité au chevalet n'a sans doute jamais été aussi grande que pendant son séjour à Saint-Rémy. Van Gogh est devenu lui-même sa propre légende artistique. Il offre une nouvelle interprétation de l'unité de l'art et de la vie. L'artiste et l'homme ne se retrouvent que dans la folie, libérés des petits conflits quotidiens.





Iris
Saint -Rémy, mai 1889
Ottawa
National Gallery of Canada





Le vieil Homme Triste
Saint -Rémy, avril - mai 1890
Otterlo
Rijksmuseum Kröller - Müller



Starry Night, c.1889 Art Print by Vincent van Gogh


Nuit étoilée (Cyprès et village)
Saint-Rémy, juin 1889
New-York
The museum of Modern Art






La Chambre de Vincent à Arles
Saint-Rémy, début septembre 1889
Chicago
The Art Institute of Chicago






La Méridienne ou La Sieste (d'après Millet)
Saint-Rémy, janvier 1890
Paris
Musée d'Orsay




Vase avec Iris
Saint-Rémy, mai 1890
New-York
The Metropolitan Museum of Art




     Vase aux Iris
     Saint-Rémy, avril - mai 1890
     Amsterdam
      Rijksmuseum Vincent van Gogh
        Fondation Vincent van Gogh





Pietà (d'après Delacroix)
Saint-Rémy, septembre 1889
Amsterdamn
Rijksmuseum Vincent van Gogh
Fondation Vincent van Gogh





Les Buveurs (d'après Daumier)
Saint-Rémy, février 1890
Chicago
The Art Institute of Chicago




Paysans allant aux champs (d'après Millet)
Saint-Rémy, janvier  1890
Lieu inconnu
(vraisemblablement détruit pendant
la seconde guerre mondiale)




Les premiers pas (d'après Millet)
Saint-Rémy, janvier 1890
New-York
The Metropolitan Museum of Art



Théo l'a immédiatement compris et formulé dans l'une des lettres :
" Tes dernières toiles m'ont fortement donné à réfléchir à propos de ton état d'esprit au moment où tu les as faites. Il y a dans toutes une force de la couleur que tu n'avais encore jamais atteinte jusque là, … ; mais tu es encore allé plus loin, et s'il y a des peintres qui cherchent le symbole sur le chemin de l'altération de la forme par la violence, je trouve cela exprimé dans beaucoup de tes toiles … mais comme ta tête a du travailler, comme tu as osé aller jusqu'à l'extrême limite, là où l'on doit inévitablement être pris de vertige". 
 

Durant l'année de son internement, il peint cent cinquante toiles, parmi lesquelles on compte de nombreux chefs d'œuvre.
 
Il quitte l'hôpital pour se rendre à Auvers-sur-Oise où le Docteur Gachet,
collectionneur, ami de nombreux peintres impressionnistes, a accepté de le prendre en charge et de le soigner. Il va travailler comme un forcené pendant deux mois, produisant plus de soixante-dix tableaux.  

                                                        L'Eglise d'Auvers
Auvers-sur-Oise, juin 1890
Paris
Musée d'Orsay




Portrait du Docteur Gachet
Auvers-sur-Oise, juin 1890
collection privée

Marguerite Gachet au piano
Auvers-sur-Oise, juin 1890
Bâle
Öffentliche Kunstsammlung





Le Jardin de Daubigny
Auvers-sur-Oise, jullet 1890
Bâle
Kunstmuseum Basel




Les Gerbes de blé
Auvers-sur-Oise, juillet 1890
Dallas
Dallas Museum of Fine Arts




Racines et troncs d'arbres
Auvers-sur-Oise, juillet 1890
Amsterdam
Rijksmuseum Vincent van Gogh
Fondation Vincent van Gogh


Les bords de l'Oise à Auvers
Auvers-sur-Oise, juillet 1890
Detroit
The Detroit Institute of Arts

Paysage à Auvers sous la pluie
Auvers-sur-Oise, juillet 1890
Cardiff
National Museum of Wales


Le 27 juillet 1890, dans le champ de blé qu'il a peint quelques jours avant, il se tire un coup de revolver. Il meurt deux jours plus tard dans les bras de son frère Théo, le laissant seul héritier de sa vie, de son œuvre.




Champ de coquelicots
Auvers-sur-Oise, juin 1890
La Haye
Haags Gemeentemuseum


L'affinité indissoluble des deux frères s'étend au-delà de la mort. Deux mois à peine après la mort de Vincent, Théo sombre à son tour dans la démence pour ne plus en guérir. Désormais la personne de l'artiste Van Gogh était définitivement morte. Il appartenait à Jo, la veuve de Théo, de livrer l'œuvre au public. Elle y réussit au-delà de toute mesure.



Champ de blé avec corbeaux
Auvers-sur-Oise, jullet 1890
Amsterdam
Rijksmuseum Vincent van Gogh
Fondation Vincent van Gogh


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