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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 03:08

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"Ma vie à contre-coran"
http://goudouly.over-blog.com/article-ma-vie-a-contre-coran-38157431.html

de Djemila Benhabib

par Micheline Carrier


Une Québécoise d’origine algérienne, Djemila Benhabi (qui vit à Gatineau), publiera le 17 mars un livre sur la Commission Bouchard-Taylor et les accommodements réclamés notamment par des islamistes. Son livre s’intitule Ma vie à contre-coran. "Cet essai dévoile au grand jour, selon l’éditeur, les stratégies des islamistes au travers de témoignages solidement documentés." La journaliste Laura-Julie Perreault de La Presse présentait, le 7 mars dernier, une entrevue qu’elle a réalisée avec Djemila Benhabib.

« Charles Taylor et Gérard Bouchard n’ont rien compris au Québec d’aujourd’hui. Ils ont convoqué les gens pour les écouter, mais leurs conclusions n’en ont pas tenu compte ; ils avaient tout décidé d’avance », dit Djemila Benhabib.

L’auteure de Ma vie à contre-coran, qui a été journaliste en Algérie, est maintenant fonctionnaire fédérale en Outaouais. Elle "raconte son enfance à Oran, en Algérie, la montée de l’islamisme à laquelle elle a assisté, les assassinats et les massacres qui ont suivi, ainsi que son exil, pour échapper aux islamistes qui lui pourrissaient la vie."

"Parallèlement au récit de son enfance sur les bancs d’écoles d’une Algérie où certains professeurs l’obligeaient à réciter le Coran, elle décrit son malaise depuis son arrivée au Québec face aux demandes formulées par des groupes musulmans, demandes qu’elle qualifie d’islamistes et de prosélytistes."

Son essai de 267 pages critique ouvertement les groupes qui revendiquent des passe-droits au nom de leur religion :

"Ces islamistes, qui revendiquent benoîtement les auspices du respect de la religion et du droit à la différence, pervertissent l’idée de la démocratie. Qu’on se le tienne pour dit, il ne s’agit pas là de liberté individuelle, mais de prosélytisme, d’intégrisme, de fascisme vert. Car dès qu’une religion s’affiche ostensiblement dans la sphère publique, il y a confusion des genres."

Des commissaires Bouchard-Taylor, elle dit : "Ils n’ont pas voulu relever le problème. Pendant ce temps, les groupes islamistes radicaux continuent d’exister à Montréal. Ils embrigadent".

Djemila Benhabib critique également la position de la Fédération des femmes du Québec et celle de Françoise David, qu’elle qualifie de "compromission avec l’islamisme".

La journaliste Laura-Julie Perreault lui a demandé si elle ne craignait pas d’être qualifiée d’islamophobe ou d’intolérante. Elle a répondu : "Je suis une femme de convictions et j’ai payé le prix fort pour ces convictions."

Le livre Ma vie à contre-coran, de Djemila Benhabib, sera publié chez VLB éditeur (Montréal) la semaine prochaine, dans la collection Partis pris actuels.



Le livre de Djemila Benhabib, Ma vie à contre-Coran (VLB éditions), connaît un vif succès au Canada. Il est en passe de devenir le livre de chevet de tous ceux qui ont fui l'islamisme pour trouver refuge en Europe. De Paris à Londres en passant par le Québec, avec le débat sur les "accommodements religieux", l'auteur suit à la trace un mal qu'elle croyait derrière elle. Elle s'étonne d'une certaine naïveté face à l'intégrisme. Suffit-il de présenter le voile comme un acte de liberté, de déguiser ses mots et son projet, pour que l'intolérance soit tolérée ?

Djemila Benhabib est immunisée contre cet angélisme. Connaître l'histoire de l'islam politique ayant ravagé l'Algérie aide à décoder le double discours des intégristes. Le grand mérite de son livre est de nous transmettre cette histoire et ce regard. Il en a un autre : démontrer l'immense responsabilité du pouvoir algérien dans la montée de l'islamisme.

Certains indépendantistes voulaient la laïcité... Le FLN préfère miser sur l'islamisation de la nation algérienne. La Constitution consacre l'islam comme religion d'Etat. Truffées d'instituteurs importés d'Egypte et formés par les Frères musulmans, les écoles publiques deviennent des lieux où l'on bourre le crâne des enfants à coups de récitation du Coran.

Djemila en garde un souvenir assommant. "J'étais debout, moi aussi, pour demander la flagellation des adultères et l'extermination des mécréants." Chez elle, l'endoctrinement ne prend pas. Ses parents militent au PAGS, un mouvement communiste. A la maison, on préfère les livres d'Angela Davis. A l'époque, il existe encore de nombreux Algériens pour préférer le progrès à la réaction. On les marginalise en les traitant d'"occidentalisés". La police les traque.

Octobre 1988, la jeunesse se révolte, descend dans la rue et brûle des voitures. La répression est terrible. Au lieu d'entendre cette rage comme une envie de liberté, le président Chadli Benjedid se tourne vers les intégristes et cède à leurs demandes, dans l'espoir - illusoire - d'acheter la paix sociale. Après avoir voté un code de la famille qui ramène la femme algérienne au statut de mineure, on passe une loi rendant le sport facultatif pour les écolières... au nom de la pudeur. Le Front islamique du salut (FIS) est conforté. Il monte inexorablement.

La suite est connue. Après un premier scrutin municipal permettant au FIS de détenir la moitié des mairies, les intégristes remportent le premier tour des élections législatives de décembre 1991. Ils s'apprêtent à tenir leur promesse : "Interdire les partis laïques ou socialistes" et "appliquer la charia". L'armée annule le processus électoral. Les islamistes basculent dans la guérilla, l'armée dans la sale guerre... Pris en étau, les intellectuels, les artistes, les laïcs se font tirer comme des lapins et vivent dans la terreur.

Djemila Benhabib se souvient du 25 mars 1994, dernier jour de l'ultimatum du GIA "ordonnant aux femmes de porter le hidjab" : "Quitter la maison devenait une expédition. A chaque recoin, la mort guettait les têtes nues." Des filles ayant osé sortir sans voile sont assassinées sur le chemin de l'école ou de l'université. La famille Benhabib reçoit des menaces quotidiennes. Il est temps de s'exiler. Mais le cauchemar n'est pas terminé.

En Europe, les Algériens laïques retrouvent leurs bourreaux. Les islamistes pourchassés par l'armée n'ont eu aucun mal à obtenir le statut de réfugiés. Les ambassadeurs des Frères musulmans monopolisent les médias et vantent le choix du voile. Dans certains quartiers de France, la "réforme" fondamentaliste voulue par Hassan Al-Banna et le FIS parvient à faire passer les musulmans modernes ou non pratiquants pour des traîtres "occidentalisés".

Djemila Benhabib ne supporte plus de voir leur propagande tolérée au nom du multiculturalisme. Son livre est un avertissement : "Toute indulgence envers cette idéologie de mort n'est pas seulement une grave erreur de principe, c'est une trahison."

Caroline Fourest
dans le Monde du 23/10/2009

 

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