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5 juillet 2008 6 05 /07 /juillet /2008 03:55

L’effondrement de la social-démocratie

et la question de l’Alternative. (1)

 par Philippe Zarifian

 

Introduction

    Nous vivons, depuis plus d’un quart de siècle, un véritable effondrement de la social-démocratie en Europe, non seulement en tant que doctrine politique, corps d’idées, mais aussi réformes institutionnelles, réalisations pratiques,  projet et pratique de gouvernement.

    Le début de cet effondrement date, approximativement, du milieu des années 70, lorsque la période dite des Trente Glorieuses (1945 – 1975) s’est définitivement close. Au départ, il s’est agi davantage d’un affaiblissement que d’un effondrement. Mais à partir du début des années 80 (sous la présidence de François Mitterrand et un gouvernement à majorité socialiste en France), se met en marche un véritable effondrement, qui, actuellement, sous la présidence de Sarkozy, s’achève. Nous vivons, en direct, les derniers soubresauts de cette social-démocratie, sous ses différentes formes, qui affectent toute la gauche française, LO et LCR comprises.

    Pour comprendre ce qui se passe et voir en parallèle, l’émergence, encore largement souterraine, mais forte d’une nouvelle pensée et pratique politique, de nouvelles aspiration, que l’on peut réunir sous le thème de l’Alternative (révolutionnaire), il faut faire un détour historique.

 

La création de la matrice social-démocrate.

    C’est incontestablement la naissance de la social-démocratie allemande, à la fin du 19e siècle, qui va servir de matrice commune, aux courants « révolutionnaires de gauche », qui vont, ultérieurement se scinder entre un courant qui maintiendra une rhétorique et des aspirations se réclamant d’une révolution (PCF et la majorité des courants trotskistes) et un courant qui deviendra officiellement réformiste, tout en se réclamant du socialisme (SFIO, puis PS, avec le cas particulier du PSU).

    Dès le programme d’Erfurt, en 1891, programme fondateur de la social-démocratie allemande, après celui de  Gotha, l’essentiel est dit. A cette époque, il faut le rappeler, la social-démocratie est clairement anticapitaliste et révolutionnaire. Elle met en avant l’antagonisme entre exploiteurs et exploités, dénonce une aggravation incessante de la situation du prolétariat (et plus largement des « non-possédants »), prône une prise de pouvoir politique, met en avant le thème de la propriété sociale des moyens de production, identifiées à la propriété du peuple, exercée par le peuple. Elle prône l’internationalisme. Elle affirme combattre « non seulement l’exploitation et l’oppression des travailleurs salariés, mais toute espèce d’exploitation et d’oppression qu’elle soit dirigée contre une classe, un parti, un sexe ou une race » (programme d’Erfurt).

    Si, aujourd’hui, on fait une comparaison, à la fois sur le fond des idées et sur le langage utilisé, entre la récente contribution de la LCR à la réunion des 28 et 29 juin 2008 et le programme d’Erfurt de 1891, on ne peut être que frappé par la proximité entre ces deux textes. Tout se passe comme si la LCR était, en France, l’expression restée la plus authentique de cette social-démocratie, née en Allemagne il y a plus d’un siècle (mis à part un féminisme plus affirmé qu’il ne l’était à l’époque et quelques références à la question écologique). C’est aussi bien vrai d’ailleurs pour le programme revendicatif immédiat que réclame la social-démocratie de l’époque et qui n’est pas éloigné des « revendications » que portent actuellement la LCR. Personnellement, je prends avec un certain humour, le titre du texte actuel proposé par la LCR : « Pour un anticapitalisme et un socialisme du XXI° siècle ». Il aurait été plus exacte de dire : « Pour un socialisme du XX° siècle » (remarquons qu’aussi bien dans le programme d’Erfurt que dans le texte de la LCR, la question du communisme est totalement écartée, ce qui est en soi une prise de position majeure).

 

    Mais il nous faut reconsidérer, en une analyse rapide, toute la trajectoire, sans nous fixer, bien entendu, sur le cas de la LCR.

    Le programme de Gotha et celui d’Erfurt ont fait l’objet d’une critique acerbe et directe de la part de Marx et d’Engels, qui reste toujours importante à connaître. En particulier la remarquable critique que réalise Marx du programme de Gotha.

    Il est bon d’indiquer que Marx a toujours été opposé à une quelconque politique social-démocrate, même accompagnée d’une phraséologie révolutionnaire et ceci pour des raisons de fond. Marx, en réalité, dans tous ses textes politiques, a soutenu des initiatives, voire des insurrections, qui étaient révolutionnaires dans leur mouvement même, qui abolissaient, en pratique, l’ « ancien ordre des choses », selon son expression. C’est probablement dans ses lettres adressées aux Communards (réunies dans le recueil : La guerre civile en France), que l’on perçoit le mieux la conception qu’il a de l’action et du projet politiques. La pensée de Marx y est très proche de la pensée anarchiste et il est certain que Marx (à la différence de Engels) s’est senti beaucoup plus proche du courant anarchiste et libertaire que de la social-démocratie. C’est une évidence qu’il est bon de rappeler, tant la pensée propre de Marx est actuellement méconnue et caricaturée.

 

    Le cheminement de la social-démocratie va emprunter différentes voies, selon les pays.

    En Allemagne, après l’écrasement sanglant d’une véritable insurrection révolutionnaire en 1919 et, bien entendu, l’arrivée au pouvoir d’Hitler et la chasse aux communistes et aux socialistes qui s’en est suivie, il faudra attendre l’après-guerre mondiale pour que commence à se constituer un « grand » (numériquement parlant et en terme d’influence) parti social-démocrate.

En France, lors du Congrès de Tours de 1920, congrès de fondation du Parti Communiste, deux courants s’affrontent, qui prendront ensuite, après le départ de la minorité la forme d’un affrontement (avec des périodes d’alliances) entre communistes et socialistes. Mais le mot « communiste » ne doit pas faire illusion. Ici, comme ailleurs, il ne faut pas se fier aux effets d’affichage. Lorsqu’on étudie le compte rendu intégral du congrès de Tours, on y voit certes l’influence directe de la révolution soviétique – nous sommes en 1920 et sont présents au Congrès des délégués qui avaient été envoyés à Moscou – et du clivage que la référence à cette révolution provoque, mais on voit vite que cette référence reste superficielle[1][1]. Jamais, dans le PCF, une véritable réflexion et pratique sur la question du communisme et le rôle des soviets n’ont été constituées, contrairement au cas de l’Italie avec les conseils ouvriers d’usines et contrairement à la tentative allemande de 1919, animée par Rosa Luxembourg (qui y laissera, comme bien d’autres, sa vie). D’entrée de jeu, quitte à choquer par cette affirmation, le PCF se constitue sur un terreau et autour d’une idéologie pratique qui sont clairement sociale-démocrates.

    Et voici bien le grand paradoxe, qu’on a rarement eu le courage d’énoncer. Dans le cas français, le véritable parti social-démocrate sera le PCF : c’est déjà vrai lors du Front Populaire. Cela sera évident avec sa forte contribution à l’élaboration du programme du CNR (programme de la résistance) et, bien entendu, son influence sur toutes les grandes réformes institutionnelles réalisées dans l’immédiat après-guerre. Une fois passé dans l’opposition – en partie pour cause de guerre froide – le caractère social-démocrate de la pensée, du projet, des revendications du PCF ne cessera de s’affirmer, la question du communisme et du rôle des conseils ouvriers disparaissant totalement, à la fois des prises de position du PCF et de la culture des militants. Très vite, le PCF s’est affirmé, dans les prises de positions pratiques, y compris dans ses courts passages au gouvernement, comme un parti clairement réformiste, seule restant une certaine phraséologie (avec, soit dit en passant, une disparition complète de la culture marxiste, non seulement pour les militants de base mais aussi pour les dirigeants). La question de la révolution a disparu dans la pratique et le programme de « réformes » présentées et défendues par le PCF depuis  nombre d’années, est typiquement social-démocrate (adossé, comme en Allemagne ou en Suède, aux revendications syndicales). Plus encore : le PCF deviendra, selon une tendance déjà clairement présente chez Maurice Thorez dans les années 30 (on peut renvoyer à la publication de ses œuvres en trois volumes), un parti ouvertement nationaliste. L’influence de Moscou, qui ira en s’atténuant, ne doit pas masquer le fond profondément nationaliste de l’idéologie de ce parti (qui avait une signification pratique positive pendant la Résistance : on résistait à l’occupant).

    Le paradoxe est donc que la pensée et la politique sociale-démocrates seront incarnées par un parti dit « communiste » (alors que du communisme, il n’en est plus question depuis longtemps, mis à part chez quelques intellectuels comme Lucien Sève), alors que le parti socialiste, quant à lui, ne sera jamais social-démocrate.

Dans sa version SFIO, mais surtout depuis sa transformation en parti socialiste, le PS s’est affirmé de fait comme « social-libéral » ou plutôt comme « social-opportuniste », au sens rigoureux de ce terme. A la différence du projet social-démocrate du PCF – assez sophistiqué dans ses justifications théoriques, avant son actuel effondrement – le PS n’élaborera aucun projet politique digne de ce nom, avec aucun soubassement théorique. Il ne cessera de surfer sur les opportunités et les changements du système capitaliste lui-même, en y ajoutant une dose de « justice sociale ».

    Si nous prenons l’exemple du programme commun de gouvernement (à l’élaboration duquel j’ai participé, pendant la courte période où j’ai été membre du PCF), on voit que tout le côté étatiste social-démocrate, dont le programme de nationalisation et l’importance donnée à la planification, est porté par le PCF, le PS ne s’y ralliant que contraint et forcé par la nécessité de passer alliance. L’année 1981 sera l’épreuve de réalité : tout ce qu’il y avait encore de social-démocrate dans la politique du gouvernement Maurois, sera abandonné en 1982, année qui présente le grand et définitif tournant du PS vers qu’on appelle aujourd’hui le social-libéralisme.

 

    Il est important de comprendre la différence concernant la France d’un côté, l’Allemagne et la Suède de l’autre.

    Si l’on se pose la question : qu’est-ce donc qu’une politique social-démocrate ?, la réponse est simple : c’est ce qui a été conçu et appliqué en Suède pendant plusieurs décennies et avec un fort soutien populaire. Ce ne sont pas des mots sur un morceau de papier : ce sont des réalités tangibles et d’importantes réformes institutionnelles.

Encore aujourd’hui, la Suède est sans doute le pays le plus avancé au monde en termes de droits sociaux et de sécurité sociale, au sens large du terme, de réduction des inégalités, de droits pour les femmes, et même de pacifisme. L’État s’appuie sur un solide mouvement syndicale et de solides associations, qui « intègrent »  pour partie les aspirations et revendications des citoyens dans les mesures décidées (de l’Etat central jusqu’à l’équivalent de la commune et, bien sûr, dans l’entreprise). Mais personne n’a jamais eu l’idée saugrenue de considérer que la Suède était un pays socialiste et moins encore communiste !

    Cette longue période de gouvernement social-démocrate en Suède n’a laissé aucune place pour l’influence d’un  parti communiste (sinon comme « œil de Moscou »), ni pour ce qui les accompagne en général : une « extrême gauche » radicalisée, mais semblable au parti communiste dans ses revendications principales et sa vision de la société.

Cela n’empêche pas la social-démocratie suédoise d’être entrée aujourd’hui dans une phase, elle-aussi, d’effondrement, avec un alignement progressif sur les nouvelles caractéristiques du capitalisme mondialisé.

    L’Allemagne est un cas plus intermédiaire. La social-démocratie, comme mouvement politique et syndicale (et régionale) s’y est largement développé, mais avec une expérience pratique gouvernementale nettement moins avancée qu’en Suède. Là aussi, elle a étouffé l’existence d’un parti communiste influent, cassé, il est vrai, dès l’origine par l’écrasement sanglant de 1919 et la longue période de répression et de chasse aux communistes que l’Allemagne a connue. Là aussi, nous sommes actuellement entrés dans une période de décomposition de cette social-démocratie. La récente création de la Gauche, nouveau parti issu d’une fusion entre la gauche du SPD et l’ex-parti communiste de l’Allemagne de l’Est ne doit pas faire illusion : c’est comme si on tentait de faire revivre une social-démocratie radicale, dans sa rhétorique, mais tout aussi arriérée et passéiste que le sont devenus les partis communistes des autres pays européens. Seul le contexte propre à l’Allemagne (l’effondrement d’un vrai parti social-démocrate influent sur la politique gouvernementale pendant une longue période, ce que le PCF n’a jamais représenté en France) permet à ce nouveau parti de se forger une certaine place sur la scène politique et un semblant de virginité. Tout ceci sent le passé à pleines narines !

 

    La crise que connaissent les social-démocraties partout dans le monde me semble définitive. Je l’ai dit : c’est à un effondrement durable qu’on assiste.

    Il y a de multiples raisons à cela :

-         elles ont fait leur œuvre. Personne ne peut nier qu’elles ont apporté des progrès, mais uniquement pour les travailleurs des pays où elles étaient puissantes. Toutes, en réalité, ont occupé des positions nationalistes (et, dans le cas du PCF français, franchement chauvine, voire raciste : rappelons nous du « produisons français » et des pratiques racistes de certaines municipalités PCF).  Toutes ont bénéficié, même si elles n’y étaient pas politiquement engagées, du colonialisme, puis du néo-colonialisme, donc du « pillage » du Tiers Monde. Toutes ont pratiqué l’ambiguïté, voire pire, vis-à-vis de l’immigration et du métissage. L’idéal du bon socio-démocrate est un travailleur (ou travailleuse, construite à l’image « égalitaire » de l’homme, comme c’est le cas en Suède), blanc, national, pacifique, vivant une vie confortable, très matérialiste, au sens courant de ce terme, mais vivant aussi dans une société étouffante et très étatisée (en intégrant dans l’Etat l’omniprésence des relais syndicaux et municipaux) et sans idéal, avec une tendance assez marquée… à un état personnel dépressif et au suicide. Il suffit de regarder le cinéma suédois pour s’en imprégner !

-         Après avoir fait œuvre et engendré une mélancolie de masse (mélancolie est le terme exact pour parler d’un état dépressif), ces social-démocraties, à l’heure actuelle, soit gèrent au gouvernement, soit subissent, dans l’opposition, une destruction progressive de tous les acquis institutionnel de l’Etat Social keynésien (de l’Etat Providence) et la fin progressive de toutes les entreprises publiques ou situées en cogestion (soit du fait de leur privatisation, soit à cause de leur alignement sur une gestion capitaliste pure et simple, en général ouverte sur la mondialisation). La seule touche originale est que la social-démocratie est, par tradition et à cause de son ancrage syndical, assez réticente vis-à-vis de la financiarisation ; donc les entreprises qu’elle influence, tentent de rester à l’écart de ce mouvement. Mais c’est et ce sera de moins en moins vrai : dès que ces entreprises sont introduites en bourse, le capital de placement financier mondialisé y prend place, comme en France (rappelons au passage que la majorité des grandes entreprises « françaises » sont passées sous contrôle d’investisseurs anglo-saxons).

-         Bien entendu, là comme ailleurs, la situation sociale des « travailleurs » (terme typique de la social-démocratie historique) se dégradent, les acquis de la protection sociale se dégradent eux-aussi et l’attachement des « travailleurs » (et chômeurs) aux partis et aux politiques sociale-démocrates fond comme neige au soleil. Cette déception et dégradation laissent une certaine place pour une version radicalisée (et nostalgique, quant à ses positions de fond) de petits partis sociaux démocrates, comme la LCR en France ou la Gauche en Allemagne.

-         Mais la cause la plus profonde de cet effondrement réside, bien entendu, dans le changement de période du capitalisme. Après une étape de flottement durant les années 70 (marquée par diverses crises nouvelles : hausse brutale du prix du pétrole, décomposition du système monétaire international de l’après guerre, baisse du taux de profit moyen, adaptation à la décolonisation, première montée des déficits publics, etc.), le capitalisme entre dans une réelle nouvelle période à partir du début des années 80 (le tournant se prend en France à partir de 1982). Nous connaissons tous ses caractéristiques, mais il est bon de les lister :

o       Création de firmes directement mondialisées, dans leur stratégie comme dans leur localisation et relocalisations incessantes,

o       Concurrence oligopolistique à ce niveau, avec une vague ininterrompue de rachats, regroupements, démantèlements, fusions….

o       Création et domination d’un capital de placements financier presque totalement liquide et mobile, qui fonctionne sur une seule bourse mondiale (avec, il est vrai, des variations selon les régions du monde et les places financières). Ce capital de placement agit triplement : comme spéculateur, comme prenant le contrôle de grandes firmes productives, et comme apte à drainer l’épargne de centaines de millions de personnes (à travers les systèmes de retraites, d’assurance vie, de placement en bourse, de crédit, etc.)

o       Vaste mouvement de repartage de la « valeur ajoutée » au bénéfice des profits et au détriment, à la fois de la rémunération salariale et des impôts sur les sociétés, mouvement amorcé fortement au milieu des années 80 (la rupture en France se situe vers 1984) et qui perdure aujourd’hui, aggravé par une reprise de l’inflation,

o       Entrée – par entrée d’un capital privé ou privatisation d’une entreprise publique – du capitalisme « pur et dur » dans les secteurs des grandes fonctions de services qui étaient, dans la politique social-démocrate, propriété d’Etat, donc « publics ». La soit disant montée du « libéralisme » n’est pas autre chose que l’entrée de ces secteurs auparavant étatisés dans l’espace mondialisé de la valorisation du capital des grandes firmes monopolistes (qu’elles soient de statut public ou privé, peu importe sur le fond), et donc un nouveau territoire ouvert à la concurrence oligopolistique.

o       Enfin, retrait des États vis-à-vis d’une intervention économique directe et vaste repositionnement, à la fois sur un régime sécuritaire (coûteux) en interne, comme en politique étrangère, régime du à l’inévitable montée des tensions sociales et politiques de la part de la grande majorité des habitants du globe, qui subissent les dégradations dues à l’entrée dans cette nouvelle période, et sur la création d’un « filet » récupérateur au plan social – selon le principe d’un minimum commun de bas niveau et d’une sélectivité individuelle culpabilisante dans l’accès à ce qui reste des droits sociaux qu’avait créés la social-démocratie).

 

    En clair, l’effondrement de la social démocratie vient à la fois d’une usure et d’une perte de crédit vis-à-vis de ses soutiens populaires (une partie des acquis sociaux des sociales démocraties ayant résulté de vraies mobilisations populaires, menées en leur temps, d’où le terme, assez exacte, de « conquêtes sociales »), d’une rébellion, latente ou ouverte, contre la bureaucratisation étatique et l’étouffement de la liberté qui en résultait, et, peut être surtout, de son caractère totalement dépassé vis-à-vis de l’entrée dans une nouvelle période du capitalisme.

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commentaires

M
Plus ou moins d'accord avec vous. En tous cas, il est vrai que la social démocratie est morte, remplacée aujourd'hui par le social libéralisme. Le PS Français continue à ne rien comprendre: après avoir été révolutionnaire (dans les mots!) quand l'Europe de gauche était social démocrate, il s'affiche aujourd'hui social démocrate, quand la social démocratie est morte et la gauche européenne devenue sociale libérale.
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