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En campagne

3 décembre 2006 7 03 /12 /décembre /2006 15:20
Nous étions en route vers l'Italie, et je tombe sur cette photo dans Libération :


Il y a un vous le connaissez tous : José Bové (celui à moustache), l'autre est omniprésent dans les décisions de José, mais on ne le voit vraiment qu'à Toulouse, c'est François Simon (cheveux blanc de dos, moustachu aussi).
Trés actif dans le réseau Attac sur Toulouse, avec une courroie de transmission importante dans Attac France : sa compagne (Geneviève Azam).
Rien n'est laissé au hasard.
L'alternative en Midi-Pyrénées, c'est lui aussi, à la confluence du réseau Attac et du réseau Vert (en Midi-Pyrénées), entre autres.

Juste pour situer, Attac ne fait pas de politique politicienne, ça c'est sûr.
Bon vous me direz, pour ce que devient Attac, on s'en fout, même si c'est un véritable gâchi.
Vous ne m'enleverrez pas de l'esprit que ce qu'est devenu Attac aujourd'hui,  on le leur doit bien. A tous ceux qui complotent pour le pouvoir.
C'était pourtant une belle idée avant qu'ils décident de le prendre, "le pouvoir".
Ce pouvoir dérisoire dans Attac, mais qui semble si important.
Pourquoi faire ?

Bon, mais revenons à la photo de Laurent Troude dans Libération, qui lui voit bien les choses.

François explique à José trés attentif quelque chose.
Ils sont seuls.
Cela se passe à Saint-Denis le 10 septembre lors de la première réunion des collectifs partisans d'une candidature unitaire de la gauche antilibérale.
Ils sont tous les deux, dans un angle de la photo.
Un grand mur blanc dans leur dos.
On sent le destin saisir José.
On sent François trés proche de lui.
On voit José trés à l'écoute.

Et puis finalement José décide le 23 novembre de retirer sa candidature de la procédure en cours.

Voici sa déclaration in extenso :

Montredon, le 23 novembre 2006


Chers ami(e)s, cher(e)s camarades,


Il y a six mois, j'ai fait savoir que j'étais disponible pour incarner, sur le bulletin de vote de l'élection présidentielle, notre rassemblement unitaire de la gauche anti-libérale.

J'ai immédiatement précisé que, pour créer les conditions d'une dynamique populaire et électorale autour d'une stratégie et d'un programme communs, il convenait de mener une campagne collective
rassemblant, sur une même tribune, toutes les forces qui avaient contribué au succès du « non de gauche », le 29 mai 2005, de la Lcr aux socialistes anti-libéraux. Et j'ai ajouté aussitôt que ma
démarche n'était pas personnelle mais que, pour garantir l'unité la plus large possible, il ne pouvait être question de se ranger derrière le porte-parole de telle ou telle composante de notre rassemblement. Comme d'autres, en tant que syndicaliste et acteur du mouvement social anti-libéral, je pense pouvoir servir d'accélérateur à une dynamique de rassemblement qui a un objectif plus ambitieux que de faire un simple score de témoignage.

Six mois plus tard, force est de constater que les forces de la division l'ont provisoirement emporté sur les forces de l'unité.

Le Parti communiste veut imposer Marie-George Buffet comme candidate et ne lésine pas sur les moyens pour parvenir à ses fins. Il a multiplié la création de collectifs qui ne représentent, localement,
que la sensibilité communiste. Il mène campagne de manière autonome, en parallèle de quelques grands meetings unitaires. Il se livre à des pratiques d'un autre âge en refusant, par exemple, de valider le
procès-verbal d'une réunion de notre collectif national au cours de laquelle l'écrasante majorité des participants a fait savoir que Marie-George Buffet ne pouvait pas incarner, sur le bulletin de vote,
la richesse de notre rassemblement.

La Lcr, de son côté, vient de confirmer son engagement dans une campagne autonome avec Olivier Besancenot comme candidat. Elle multiplie les arguments pour justifier un prétendu désaccord de fond
sur notre orientation commune. Elle pratique l'unité à la carte, un pied dedans, un pied dehors, sans rechercher les voies et les moyens d'une campagne réellement unitaire. Elle préfère se mesurer
électoralement au Parti communiste plutôt que de répondre, de manière collective, à l'espérance née de notre succès commun victorieux dans le combat contre le projet libéral de Constitution européenne.

Le Parti communiste et la Lcr ont pris la responsabilité de casser la dynamique unitaire et, par voie de conséquence, de renoncer à répondre aux attentes des couches populaires les plus frappées par
les dégâts de la mondialisation libérale.

Je le regrette profondément. Acteur du mouvement social et du combat altermondialiste depuis de longues années, je considère qu'il est temps de traduire nos mobilisations dans l'espace politique et
électoral. Notre responsabilité fondamentale reste en effet de ramener dans la camp de la gauche les millions d'électeurs et d'électrices qui, déboussolés par vingt-cinq ans d'alternance sans changement fondamental de leurs conditions d'existence, ont progressivement choisi de déserté les urnes ou de disperser leurs voix jusqu'à l'extrême droite. Le 21 avril 2002, la gauche a perdu parce qu'elle n'avait pas su répondre aux attentes des citoyens et citoyennes les plus touchés par la précarisation sociale généralisée.

Toutes celles et ceux qui souffrent socialement n'attendent pourtant qu'une seule chose : une perspective crédible de changement qui ne se résume pas à quelques aménagements du système économique. Sans remise en cause radicale des logiques économiques libérales qui, des décisions de l'Omc jusque dans la vie quotidienne, conduisent à la marchandisation des services publics, au dumping social, à la croissance vertigineuse des inégalités, il n'y a d'autre issue que le renoncement à changer vraiment la vie. Entre la simple alternance et la véritable alternative anti-libérale, il existe un fossé qui nous sépare d'une gauche plus encline à gérer le pouvoir qu'à engager la transformation sociale.

Pour donner sens à ce combat pour une alternative anti-libérale, il nous faut impérativement créer les conditions d'une dynamique populaire et électorale. C'est mal parti.

Les difficultés pour rassembler des courants, des sensibilités, des personnalités engagés dans notre combat commun sont compréhensibles.
L'unité est un combat. Mais force est de constater que le processus engagé dèbouche aujourd'hui sur une impasse. La multiplication des candidatures aboutit à brouiller plutôt qu'à clarifier notre perspective, prêtant le flanc à des critiques ironiques de la part de celles et de ceux qui ont parié depuis longtemps sur notre échec. En s'enfermant dans la méthode dite du « double consensus », le collectif national a pris le risque de donner une image plus groupusculaire que populaire de notre rassemblement. Il a beaucoup trop tardé à dire ouvertement que la candidature de Marie-George Buffet était incompatible avec une logique unitaire.

J'ai proposé, sans succès, que nous mobilisions toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans notre démarche pour choisir le candidat ou la candidate la mieux à même de porter notre message dans
le cadre d'une campagne collective. Il ne s'agissait nullement de désigner des vainqueurs ou des vaincus mais de faire participer activement les citoyens et les citoyennes à la dynamique unitaire.
C'était, aussi, une manière de construire un rapport de forces populaire. La résistance à cette proposition - qui prend pourtant d'autant plus de sens après que le Parti socialiste a su désigner, à sa manière, sa propre candidate - témoigne d'une incompréhension des attentes citoyennes en matière de participation active aux choix politiques.


Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades,

Pour l'heure, et sous réserve d'événements qui changeraient profondément la situation actuelle, j'ai donc décidé de retirer ma proposition d'incarner notre rassemblement sur le bulletin de vote de l'élection présidentielle.

Je n'entends pas, en effet, continuer de servir d'alibi unitaire à d'autres desseins, partidaires ou personnels. Je n'entends pas non plus semer des illusions auprès des amis et des camarades qui
viennent, toujours très nombreux, soutenir la démarche de rassemblement dans les meetings. Je n'entends pas m'engager pour autre chose qu'une démarche unitaire et populaire visant à modifier
durablement, à l'occasion de l'élection présidentielle, la donne électorale à gauche.

Je poursuivrai naturellement le combat avec vous toutes et tous, sur les bases stratégiques et programmatiques qui sont les nôtres. La création des collectifs unitaires est le signe d'une volonté de
construire une espace politique nouveau, après la victoire descollectifs du « non », il y a dix-huit mois. Nous trouverons ensemble, j'en suis sûr, les voies les plus adéquates pour participer activement aux prochaines échéances électorales législatives, municipales et cantonales, à l'occasion desquelles nous espérons bien porter haut et fort le message de la gauche anti-libérale.

Fraternellement,

José

Et voilà !
Tout le monde disait : celui qui prendra l'initiative de la rupture sera ceci, ou cela, je vous en passe et des meilleures.
José l'a fait, mais en se gardant une possibilité de revenir. On ne sait jamais.

On pouvait le penser meilleur que les autres, il est comme eux.
Ce qu'il écrit est prétentieux : il se pose comme le seul recours dans ce processus difficile et qui parait depuis le début sans issue.

Mais l'issue est-elle dans la désignation du candidat unique ?

Ne se trouve-t-elle pas dans ce qui arrivera ensuite ?

Nous sommes tributaires du calendrier électoral.
Soit. Il aurait mieux valu pour cette démarche unitaire commencer par les élections les plus proches du terrain : les municipales.
Et après ?

Faisons comme si le calendrier était inversé et consacrons nous au élections locales.

De toute manière le travail effectué depuis le NON au traité constitutionnel, ainsi que dans les collectifs unitaires, il sera difficile de le mettre à bas.
Qu'ils se nomment José, Marie-Georges ou Olivier, même si les vieux démons reviennent, une autre manière de faire est en place.

Elle va s'amplifier.
La parole nous appartient.
Saisissons nous en.

Dominique Mourlane
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commentaires

L
euh ... les égos sont aussi disproportionnés chez les cabots de l'alternative que chez les autres ... ils nous en donnent une superbe illustration ces derniers temps ... Faudra t'il tous les faire disparaitre avant d'entrevoir une issue ???? si c'est celà, la tache sera rude, mais il faut s'y ateler dés à présent ... il n'est pas de sauveur supréme, disait la chanson ... pour eux c'est plutot "ma pomme" ... j'avoue que j'ai un peu la gueule de bois ces jours ci ...
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